Sécurité maritime en Manche et golfe de Gascogne et perte de navires marchands
Par Éric LE GENTIL
L’Atlas Bleu / Prévenir
Trafic maritime, sécurité, dispositifs de prévention, perte de navires marchands, Manche et golfe de Gascogne
L’article présente un inventaire et une typologie des moyens mis en œuvre pour lutter contre les risques d’accidents de navires en Manche et golfe de Gascogne, lieux majeurs du trafic maritime mondial. Une synthèse cartographique permet de lire l’articulation spatiale des dispositifs mis en place en mer et à terre. Les documents mettent en regard la répartition spatiale et la diminution des accidents de navires marchands de 1963 à 2011.
Sécurité maritime en Manche et golfe de Gascogne
Vigarié (1979) qualifiait La Manche et ses approches de « plus puissant carrefour maritime du monde » et c’est en réponse aux risques d’accidents créés par cette situation que les Etats côtiers ont élaboré un dispositif de sécurité maritime pour réduire la fréquence des événements accidentels et limiter les conséquences associées (pertes de vies humaines et pollutions).
Le dispositif existant est composé d’instruments de prévention (Dispositifs de Séparation du Trafic – DST -, Services de Trafic Maritime – STM-, systèmes de compte rendu obligatoire – SCR -) et d’outils d’atténuation des dommages (hélicoptères hauturiers – HH SAR -, remorqueurs de sauvetage en mer – RSHM-, navires de lutte antipollution – NLA – et lieux de refuge [non cartographiés]), dont le fonctionnement dépend des centres de surveillance et de sauvetage en mer.
Perte de navires marchands
Les DST, majoritairement apparus au cours des années 1970-1980, organisent la circulation des navires pour réduire les risques de collisions et d’échouements. De façon complémentaire, les STM diffusent aux navires des informations d’aide à la navigation et surveillent les DST et les approches portuaires pour détecter les situations dangereuses et, si besoin, coordonner l’action des moyens de sauvetage. Enfin, les SCR, devenus obligatoires à la fin des années 1990, ont pour finalité d’améliorer la connaissance de la dangerosité du trafic. Les informations collectées sont aujourd’hui centralisées dans un système d’échange d’informations maritimes communautaire (Directive 2002/59/CE).
Le plus ancien outil de sauvetage aéroporté est le HH SAR qui va récupérer les équipages des navires en difficulté. Ce dispositif va être complété par les RSHM, affrétés en France par la Marine nationale dès 1978, qui tractent les navires en situation d’avarie (propulsion, voie d’eau, etc.) jusqu’à des lieux de refuge dont la désignation est actuellement établie par les autorités maritimes (Directive 2002/59/CE). Enfin, les NLA, de plus en plus nombreux depuis les années 1990-2000, sont principalement utilisés pour récupérer les polluants déversés en mer avant qu’ils ne s’échouent au rivage.
A la mise en œuvre progressive du dispositif de sécurité maritime correspond une diminution sensible des pertes de navires. Ce dispositif semble donc adapté même s’il est difficile d’apprécier l’efficacité relative des différents instruments mentionnés. D’après des études antérieures, l’établissement des DST et des STM s’est traduit par une réduction importante des collisions et des échouements (Cockcroft, 1983 ; Park et Redfenf, 1995), les RSHM ont probablement permis d’éviter des pollutions majeures (Quivillic, 2004) et les HH SAR, en permettant de rejoindre très rapidement les équipages des navires en difficulté, augmentent l’efficacité des missions de sauvetage (Quon et Laube, 1991). Enfin, la réduction des accidents est aussi le résultat de nombreuses évolutions technologiques (cartographie des fonds sous-marins, systèmes de positionnement des navires, etc.) et de la lutte menée contre les navires sous-normes depuis la fin des années 1970 (Boisson, 1999).
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