Les cartes portulans de l’Europe médiévale, figures d’œuvres scientifiques, s’employaient à tracer les confins de l’œkoumène explorés depuis la mer, au gré des navigations de découverte. Aujourd’hui l’information foisonne à propos de la planète bleue qui concentre peuplements, activités, ressources et écosystèmes de lisière sur ses rives, tandis que les stratégies politiques et les enjeux économiques se projettent sur toute l’étendue océanique.
Un peu à la manière des anciens portulans, mais nourris de la richesse des informations disponibles, en variant les lieux, les échelles et en favorisant un point de vue maritime, les articles de la rubrique Habiter cherchent à restituer les dimensions géographiques des formes et des dynamiques d’anthropisation, passées et présentes qui s’exercent sur les espaces littoraux et maritimes (démographie, urbanisation, activités, planification spatiale, etc.). Il s’agit notamment de révéler la spécificité des implantations et des adaptations qui animent les sociétés maritimes et littorales ainsi que les pratiques territoriales et les formes d’appropriations spatiales qui s’y rapportent. Ces mécanismes trouvent des traductions culturelles et patrimoniales singulières qu’il s’agit aussi de représenter et d’interroger.
La dégradation avérée de la qualité de l’environnement à l’échelle planétaire expose l’interface littorale et le réceptacle océanique en première ligne. La montée du niveau marin constitue un facteur majeur d’exposition des populations, des biens et des milieux pour l’avenir proche. Dans ce contexte, que signifie habiter, occuper et vivre dans les espaces littoraux et maritimes ?
