Vulnérabilité de l’habitat face au risque de submersion marine. Exemple de la commune de l’Épine (Vendée)
Par Axel CREACH, Elie CHEVILLOT-MIOT, Denis MERCIER
L’Atlas Bleu / Habiter
Submersion marine, exposition de l’habitat, aléa, Xynthia, L’Épine, Vendée
À partir de l’exemple d’une commune de l’Île de Noirmoutier (Vendée), l’article examine la vulnérabilité de l’habitat face au risque de submersion marine de type Xynthia dans un contexte d’urbanisation littorale en zone basse. La synthèse cartographique présentée permet de confronter la hauteur d’eau potentielle et le caractère architectural de chaque construction et de déterminer le degré d’exposition du bâti des quartiers de la commune.

L’accroissement de l’urbanisation des communes littorales françaises depuis le développement du tourisme et de la villégiature dans les années 1950, s’est accompagné d’une forte pression foncière, entraînant le développement de constructions dans les zones les plus basses et potentiellement inondables par la mer.
Cette augmentation de l’exposition n’a pas été compensée par une adaptation ad hoc des constructions (étages, rehaussement). En Vendée et en CharenteMaritime, la maison de plain-pied est prédominante dans les constructions récentes. Cette inadaptation architecturale ne fait que renforcer la vulnérabilité des occupants, comme l’ont rappelé les 41 victimes de la tempête Xynthia de février 2010.
La commune de L’Epine illustre bien ces faits. Les premières constructions se sont installées en arrière du cordon dunaire, à proximité des marais salants, à des altitudes comprises entre 2,5 et 5 mètres NGF. Les constructions récentes ont migré à la fois sur les hauteurs des cordons dunaires (pour avoir la vue sur mer) et dans les zones basses au contact du marais, à des altitudes inférieures à 2,5 mètres. Ainsi, en l’absence de documents réglementaires, les lotissements récents tels la Bosse ou Bressuire (postérieurs aux années 70), ont été construits sans tenir compte du risque d’inondation par la mer, entraînant une forte vulnérabilité potentielle pour leurs résidents. Ainsi, 1 056 maisons de plain-pied auraient plus d’1 m d’eau en cas de submersion marine de 4,20 m NGF, soit près de 31 % du total des habitations de la commune.
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